dimanche 1 juillet 2012

Bien évidemment

Très employé par les journalistes. On commence par établir une connivence avec l’écoutant ou le lisant : "on se comprend, c’est évident"... L'expression met en place une hiérarchie de domination, avantage au journaliste qui parle ou écrit. En effet, si le récepteur ne trouve pas ce qu’il reçoit comme évident, c’est qu’il doit revoir ses classiques : « la honte, il ne voit pas que c’est évident ».
C’est évident donc, et logiquement ce qui est évident n’a pas à être énoncé, ou alors sans insister sur son évidence. Et pourtant le journaliste le fait quand même. C’est donc qu’il sait que son énoncé n’a rien d'évident, mais qu’il doit cependant le faire entrer dans les têtes. La locution adverbiale en question sied parfaitement à cet usage pour inciter à l’acceptation sans susciter aucune réflexion d’aucune sorte.
C’est donc un magnifique outil de soutien - d’autant plus puissant qu’il montre un extérieur insignifiant - à tout énoncé du corpus idéologique libéral dont on connait la tendance presque achevée à l’universalisme, sa raison majeure pour ne pas être discutée.

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