Très employé par les journalistes. On commence par établir une connivence
avec l’écoutant ou le lisant : "on se comprend, c’est évident"... L'expression met en place une hiérarchie de
domination, avantage au journaliste qui parle ou écrit. En effet, si le
récepteur ne trouve pas ce qu’il reçoit comme évident, c’est qu’il
doit revoir ses classiques : « la honte, il ne voit pas que c’est
évident ».
C’est évident donc, et logiquement
ce qui est évident n’a pas à être énoncé, ou alors sans insister sur son
évidence. Et pourtant le journaliste le fait quand même. C’est donc qu’il
sait que son énoncé n’a rien d'évident, mais qu’il doit
cependant le faire entrer dans les têtes. La locution adverbiale en question sied
parfaitement à cet usage pour inciter à l’acceptation sans susciter
aucune réflexion d’aucune sorte.
C’est donc un magnifique outil de
soutien - d’autant plus puissant qu’il montre un extérieur
insignifiant - à tout énoncé du corpus idéologique libéral dont on connait la tendance
presque achevée à l’universalisme, sa raison majeure pour ne pas être
discutée.
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